2020 - va-et-vient : toutes les nuances du toucher




va-et-vient : toutes les nuances du toucher, 30-31.VII.2020, cayeux-sur-mer,
galet, encre de Chine, eau de la Manche, algues, varechs et vent de nord-ouest
sur drap 100% coton (tissu serré 57 fils au cm2), 290 x 180 cm,
quatre vidéos, 58 secondes, 1 minute 40 secondes, 1 minute 40 secondes et 60 secondes

va-et-vient : toutes les nuances du toucher, 31.VII.2020, cayeux-sur-mer,
galet, encre de Chine, eau de la Manche, algues, varechs et vent de nord-ouest
sur drap 100% coton (tissu serré 57 fils au cm2), 290 x 180 cm

va-et-vient : toutes les nuances du toucher, 31.VII.2020, cayeux-sur-mer,
galet, encre de Chine, eau de la Manche, algues, varechs et vent de nord-ouest
sur drap 100% coton (tissu serré 57 fils au cm2), 290 x 180 cm
Laia Miralles (@laia_miralles), méditant ce travail, évoque ces lignes d’Albert Camus : « Je me sentais claquer au vent comme une mâture. Creusé par le milieu, les yeux brûlés, les lèvres craquantes, ma peau se desséchait jusqu’à ne plus être mienne. Par elle, auparavant, je déchiffrais l’écriture du monde. Il y traçait les signes de sa tendresse ou de sa colère, la réchauffant de son souffle d’été ou la mordant de ses dents de givre. Mais si longuement frotté du vent, secoué depuis plus d’une heure, étourdi de résistance, je perdais conscience du dessin que traçait mon corps. Comme le galet verni par les marées, j’étais poli par le vent, usé jusqu’à l’âme. J’étais un peu de cette force selon laquelle je flottais, puis beaucoup, puis elle enfin, confondant les battements de mon sang et les grands coups sonores de ce cœur partout présent de la nature. Le vent me façonnait à l’image de l’ardente nudité qui m’entourait. Et sa fugitive étreinte me donnait, pierre parmi les pierres, la solitude d’une colonne ou d’un olivier dans le ciel d’été » – « Le vent à Djémila » (1936/1937), dans Noces (1938/1939), Paris, Gallimard, 1959, p. 25-26.